Une pièce éminemment contemporaine sur la situation politique de la Nouvelle-Calédonie.

© Laurent Lange

 

Résumé :

Philippe est un politicien brillant. Il est convaincu de travailler pour l'émergence d'un pays rassemblé, il a beaucoup d'expérience et d'ambition, il veut être la nouvelle voie/voix qui rassemble, la voix même des sans voix/voies.
Affronter trois référendums, un défi majeur pour Philippe.

Avant le discours qu’il doit prononcer à la convention de son parti, Philippe s’est endormi dans la salle. Et il rêve.

Dans son rêve, il croise Hélène et Gégé, ses collaborateurs et faire-valoir.  Puis Jacques, un ancien ami, apparaît. Philippe lui fait alors un état des lieux du pays et lui demande de l’aide. Jacques se montre menaçant. Philippe se bat pour ne pas se laisser interrompre par le monde réel, il s'accroche à son rêve : il ne veut pas perdre Jacques et veut vivre son rêve jusqu'au bout. Son rêve le conduit à rencontrer Jean-Marie puis Rhébunu (personnification de la forêt sacrée, taboue, plantée dans la vallée de Goro – liée à l’usine de nickel du Sud). Avant son réveil, Jean-Marie et Jacques se rencontrent… pour une nouvelle poignée de main.

Hélène réveille Philippe. Il faut prononcer le discours qui dira s’il rejoint le camp unifié du « Non ».

Création

Distribution : Kesh Bearune, Aman Poani, Colette Tidjitte, Mathieu Wachoima

Mise en scène et scénographie : Dominique Wittorski

Co-production : ADCK-CCT, Théâtre de l'Île, Centre culturel du Mont-Dore

Avec le soutien du dispositif Théâtre en région (Mission aux affaires culturelles du Haut-Commissariat)

Des clés :

« Convergence » est une pièce à clés. Elle parle évidemment de la situation politique actuelle de la Nouvelle-Calédonie. Avec beaucoup d’humour et d’à-propos. Pour tous les calédoniens les références sont transparentes… Mais le propos est universel.

 

Philippe :

Il convient de reconnaître dans ce personnage, Philippe Gomez, le député de la 2è circonscription de Nouvelle-Calédonie. Il a été Président du Gouvernement de 2009 à 2011. Depuis, il a été marginalisé par les autres « loyalistes ». Dans la pièce, il rêve d’un retour au premier plan. Dans la vie…?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Gom%C3%A8s

Jacques :

Les spectateurs reconnaissent aisément Jacques Lafleur, décédé en 2010. Il mena le camp des anti-indépendantistes (qui se nomment « loyalistes ») de 1977 à 2004. La poignée de main qu’il eut avec Jean-Marie Tjibaou en 1988 fut un moment symbolique de paix retrouvée.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Lafleur#Accords_de_Matignon-Oudinot

Jean-Marie :

C’est évidemment Jean-Marie Tjibaou, le leader des indépendantistes qui mourut, assassiné par un indépendantiste, en 1989, suite à la poignée de main qui fut aussi vécue comme une trahison par certains. Il prônait un combat indépendantiste non-violent et cherchait l’indépendance culturelle de son pays.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Tjibaou

© Éric dell'Erba

© Éric dell'Erba

À propos de l'auteur

Pierre Wakaw Gope est un dramaturge, écrivain et poète kanak, né le 31 janvier 1966 en Nouvelle-Calédonie, à Maré, l’une des îles de l’archipel des Loyauté, dans l’un des clans de la tribu de Pénélo. Il grandit entre l’école et la vie à la tribu, à l’écoute de son grand-père et de la terre.

En 1990, passionné par l'histoire et les origines de son pays et de ses coutumes, il accomplit un long périple autour de la Grande Terre calédonienne pour enquêter sur les origines du peuple kanak.

Un an plus tard, en 1991, il assiste à une répétition du groupe Koteba, compagnie africaine dirigée par le metteur en scène Suleiman Koly. C’est pour lui une révélation : il prend conscience qu’il existe là une forme de parole nouvelle.
Il quitte alors pour la première fois sa terre natale en direction d’Abidjan où il travaille avec Suleiman Koly. Puis il rejoint Peter Walker au Vanuatu, suit une formation avec Peter Brook à Rennes et fonde au début des années 1990 sa propre troupe, la Compagnie Cebue.

En 1992, il écrit sa première pièce de théâtre intitulée, Wamirat, le fils du chef de Pénélo qui mélange le français et le nengone, sa langue maternelle.
Cette œuvre, et toutes les autres qui suivront, permettent à Pierre Gope d’inventer un théâtre contemporain associant les cultures kanak et océanienne, qui utilise humour et poésie pour interpeller la société qui est la sienne et remettre en question le monde actuel et la situation en Nouvelle-Calédonie.

Du 24 septembre au 25 novembre 2001, en compagnie d’auteurs de théâtre de l’Outre-mer français, Pierre Gope participe à la résidence d’écriture « D’un océan à l’autre » à Villeneuve-lès-Avignon – la Chartreuse. La pièce Les Dieux sont borgnes naît lors de cette résidence avec la collaboration de Nicolas Kurtovitc, auteur calédonien. L’écriture de La Parenthèse s’est amorcée à cette occasion.

Pierre Gope est membre de l’Association des écrivains de la Nouvelle-Calédonie.

Il reçoit, le 18 août 2016, le titre de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres par le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie

© Éric dell'Erba