La greffe est pour beaucoup de maladies terminales des organes le seul moyen de survie. Cependant, il n’y a mondialement pas assez de donneurs d’organe. Une alternative est la xénogreffe, c’est-à-dire l’utilisation d’organes et de tissus animaux pour sauver des patients humains. 

Pour toutes les greffes mais en particulier pour ce type de greffe, les réactions immunitaires sont à redouter. « La greffe d’organe de porc chez les primates provoquant une cascade complexe de mécanismes de rejets« , rapporte le Prof. Dr. Wolf, « on ne pourra surmonter ce phénomène à long terme que grâce à une modification génétique des porcs donneurs« . 

L’équipe du Prof. Dr. Eckhard Wolf et du Dr. Regina Klose à Munich est parvenue à élever un porc TRAIL génétiquement modifié dont les organes sont à priori à l’abri des défenses immunitaires humaines. Ce porc TRAIL présente comme marqueur à la surface de ses cellules la protéine humaine « TNF alpha-related apoptosis-inducing ligand« . Elles sont ainsi protégées in vitro contre les cellules du système immunitaire humain. Des études supplémentaires devront montrer si ce mécanisme fonctionne également dans des animaux vivants. Il faudra sûrement pour cela combiner différentes modifications génétiques des porcs donneurs.

L’homme pourra-t-il, lui aussi, régénérer naturellement tout ou partie de son corps si complexe ? Pourrons-nous faire repousser des tissus ou même des organes entiers ? Les paralytiques pourront-ils remarcher ? Et, si l’on pousse plus loin, pourrons-nous vivre éternellement ?

L’apparition des techniques scientifiques ultramodernes, telles que la génomique, la thérapie génique, la biologie cellulaire ou le clonage thérapeutique, laissent penser que la régénération d’une partie du corps humain est désormais chose possible. Mais les questions soulevées demeurent nombreuses, d’ordre scientifique autant qu’éthique.

ADIT BE Allemagne, le 16/08/2005 à 08h17
http://www.futura-sciences.com/fr/des-organes-de-porc-genetiquement-modifies-pour-la-transplantation_6842